J’observe le monde et ses habitants, j’analyse les situations et les comportements et je retranscris tout noir sur blanc. J’ai toujours eu du mal à m’exprimer de vive voix devant une assemblée. L’écriture m’a sauvée. Elle m’a donné une raison de parler quand je fuyais, de voir dans le noir un arc-en-ciel, de faire face au soleil quand il m’éblouissait et m’impressionnait et d’avoir cette envie indescriptible de me retrouver seule quand les maux tournaient dans ma tête.
J’ai reçu une éducation qui m’encourageait à beaucoup penser aux autres, à ce qu’ils pouvaient bien dire et penser sur mes décisions, mes choix et ma vie. De par mon signe astrologique, on me reconnaît principalement par mon altruisme et je suis fière de cette qualité, d’autant plus depuis que j’ai appris à m’en servir envers moi-même. Je me suis perdue, très longtemps et pour me sauver, je devais m’aider. Je ne savais pas encore quand ni comment mais je savais que je devais le faire. C’en était devenu vital. Pendant des années, j’ai découvert que je pouvais aimer à en oublier pourquoi j’aime. J’ai découvert que j’ai en moi la capacité de déclarer la guerre et de l’emporter. Mais si je pouvais le faire pour autrui, pourquoi pas pour moi aussi ? J’avais en moi la capacité d’aider… MAYDAY ! J’étais loin de me douter que j’étais si difficile d’accès. Mais le voyage en valait la peine.
J’apprends encore à être bienveillante envers moi-même, à écouter mon corps qui me dit qu’à la prochaine crise, il expulsera certainement mon âme. J’avais urgemment besoin de moi. Alors, j’ai pris cette pente. Celle qui allait me mener à moi. Il a fait beau, il a plu, j’ai glissé, j’ai pleuré, je m’en voulais d’être aussi loin. Je me relevais et petit à petit, j’ai d’abord appris à reconnaître quand l’orage bluffait, ensuite à m’accrocher au sol quand le déluge s’abattait puis enfin à marcher sous la tempête. À un moment, je me suis assise pour me reposer. Il faisait beau et je n’avais même pas remarqué que certes le soleil brillait mais le ciel était nuageux. J’ai fait une rencontre. Sur la route qui menait à moi, cette personne s’est invitée. En levant les yeux au ciel et j’ai constaté qu’en effet le soleil brillait mais sur cette personne et de mon côté, l’orage n’allait plus tarder. Mais j’ai fermé les yeux et je suis restée… jusqu’à ce que ce soleil parte se coucher. J’ai alors compris que le soleil qui brille est toujours flatteur mais le nôtre est le seul fidèle.
Au lieu de vivre par procuration dans la lumière d’autrui qui pouvait à tout moment ne plus m’éclairer et qui risquait de me faire oublier qu’en moi, l’éclat est encore plus éblouissant, je me suis levée pour transformer cette étincelle que j’avais pu observer en moi au début de mon parcours en un véritable feu d’artifice. C’est moi qui allais être le soleil de mes nuits. Cette lueur qui brillait timidement en moi était plus puissante que toutes les boules de feux susceptibles de se présenter à moi, pour la simple et bonne raison que ma lueur se nourrit de mon énergie, mon espoir et ma détermination. J’ai lu dans mes yeux l’urgence, dans mes plaies le manque d’attention et dans mon silence le pardon que je ne me suis jamais dit.